M. Williams, avec The Wild, le grand public vous découvre aux commandes de votre premier long métrage d'animation, mais ce n'est que l'aboutissement d'un parcours passionnant. Comment êtes-vous arrivé jusque là ?
Je suis d'origine canadienne. J'ai commencé par des études d'animation traditionnelles, de 1981 à 1984, au Sheridan College de Toronto. Mon père travaillait chez IBM, ce qui fait que, tout naturellement, je savais également manier un ordinateur. A la fin de mes études, je me suis aperçu qu'il n'y avait pas beaucoup de débouchés dans l'animation à la main, et que l'animation par ordinateur n'existait pas encore vraiment. J'ai donc rejoint une petite compagnie qui s'appelait Alias Research à l'époque; et c'est là que j'ai pu écrire un logiciel intéressant en matière modeling et animation. J'ai ensuite voyagé à travers le monde pour le faire connaître et c'est ainsi que j'ai été contacté en 1988 par ILM, Industrial Light & Magic, qui débutait aussi dans ce domaine, pour collaborer avec eux. A l'époque ce n'était qu'un tout petit département de huit personnes qui travaillait sur l'élaboration de la tentacule d'eau d'Abyss. Il y avait 18 plans pour un total de 72 secondes, et cela nous a pris presque un an. C'était artisanal ; nous ne réalisions pas encore à quel point ces techniques allaient progresser et prendre de l'importance.
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