Monsieur Menken, pouvez-vous nous parler de vos débuts?
Dès l'enfance, j'ai aimé passionnément la musique et j'ai appris le piano et le violon. Mais je détestais travailler mon piano. A la place, je créais des imitations de sonates de Beethoven ou de préludes de Chopin. C'était déjà une façon de composer ! Mes parents n'étaient pas contents du tout mais mon professeur de piano pensait qu'il fallait m'encourager dans cette voie. J'ai donc écrit des pièces originales, et dans les années soixante, j'ai commencé à écrire des chansons dans le style de Bob Dylan ou des Beatles. Je suis ensuite entré au collège, en prépa de médecine, mais en fait je ne voulais vraiment devenir un docteur. J'ai donc eu à la place un diplôme de musicologie dans la mesure où l'université n'avait de département de musique appliquée. A la fin de mes études, le premier emploi que j'ai eu était un poste d'accompagnateur. Comme je connaissais le grand répertoire, j'accompagnais des classes de ballet et de danse. Puis j'ai commencé à accompagner des chanteurs et à écrire pour eux, pour des clubs. J'ai aussi rejoint le BMI Musical Theater Workshop de Lehman Engel, qui était un chef célèbre de Broadway afin d'apprendre comment écrire des comédies musicales. C'est là que j'ai rencontré Howard Ashman, nous avons écrit quelques spectacles dont La Petite Boutique des Horreurs, et tout est parti de là. Durant cette période, j'ai aussi composé des jingles pour pouvoir vivre. C'est dans ce cadre que j'ai appris à travailler en studio, à arranger, et d'autres choses qui m'ont servi en tant que producteur de B.O.. C'est là ma formation. Je ne sors pas d'un conservatoire. Je dirais que je suis plus un compositeur de chansons (« theatrical songwriter ») qu'un compositeur (« composer »). J'ai évolué vers le métier de compositeur par nécessité parce que je ne voulais personne d'autre pour écrire les musiques de mes films.
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